Actuellement troisième du championnat, le Cholet Basket est l’une des plus belles surprises cette saison. Alors qu’ils étaient classés en huitième position lors du dernier exercice, personne n’avait vu venir cette incroyable ascension.
Cela fait plus de 10 ans que Cholet n’était plus dans le top 3. La dernière fois que l’on a vu le CB aussi haut au classement, c’était lors de l’exercice 2010/11, en première position.
La saison dernière, les Choletais ont terminé à la 8e place. Actuellement, ils sont troisième, juste derrière Boulogne-Levallois (2e) et Monaco (1er).
Une progression statistique
Sur la campagne 2022/23, c’est la quatrième équipe avec la meilleure moyenne de passes décisives (19). Pourtant leur meilleur passeur, Boris Dallo n’est qu’à 4,9 de moyenne sur cette même catégorie. Cela signifie que tout le monde participe, faisant de cette équipe l’une des plus collectives, pratiquant donc l’un des meilleurs jeux de la ligue. Pour faire un bref calcul, sur les trois catégories majeures du jeu : points, rebonds, passes décisives, Cholet est dans la moitié haute. C’est-à-dire que sur les 18 équipes de la ligue, les Choletais figurent dans le top 9 des meilleures formations. Une ligne qui renforce ce statut de surprise.
Si leur rendement sur la distribution n’est pas très différent par rapport à la saison dernière (6e à 18,7 de moyenne), sur les rebonds et les points, la différence est déjà plus grande. Sur la première catégorie, ils sont actuellement 8e avec 35,2 rebonds de moyenne. Presque un de plus par match, un changement significatif lorsqu’un rebond peut parfois changer le cours d’un match offensivement ou défensivement.
Au niveau des points, Cholet marque en moyenne 84,7 points, en étant la 9e meilleure attaque du championnat. Trois de plus qu’à l’exercice précédent, là aussi, un signe distinctif de cette belle progression.
Plus de sang froid
Considérons qu’un match entre dans la phase de « money-time » (période de fin de match où le score est très serré, où chaque action peut être décisive), lorsqu’il reste environ deux minutes avant la fin du temps règlementaire, et qu’il y a 6 points d’écart minimum entre les deux équipes.
Si l’on devait comparer par rapport à la saison passée, on peut remarquer qu’il y a une nette différence dans la façon de gérer les fins de match. Lors de l’édition 2021/22, Cholet a disputé 11 matchs en « money-time », pour un bilan de 5 victoires et 6 défaites. Cette saison, 10 matchs ont été décisifs à quelques secondes de la fin, et 7 ont été remportés.
Des chiffres qui pouvent que le travail de Laurent Vila porte ses fruits, et montre un tout autre visage de cette équipe d’une saison à l’autre. On y remarque une plus grande maîtrise des moments chauds.
Un recrutement payant
Cette saison, un trio américain s’impose comme les leaders de cette équipe. Dominic Artis, qui dispute sa deuxième saison, et deux autres joueurs qui sont arrivés cet été.
Un premier nom, Perry Ellis, ancien joueur des Kansas Jayhawks en NCAA, qui a joué dans plusieurs championnats étrangers. Un joueur qui s’est malheureusement trop souvent blessé ces dernières saisons. Pour sa dernière année complète, il faut remonter à l’épisode aux Orange Vikings d’Ehime, en deuxième division japonaise. Il combinait à 19 points, 5,6 rebonds et 1,4 passe décisive de moyenne, en 51 matchs. Pour le moment, l’américain a joué tous les matchs de la saison régulière avec Cholet. Actuellement, il tourne à 12 points, 4,4 rebonds et 1,3 passe décisive.
Le deuxième, Justin Patton, est arrivé quelques semaines plus tard après son compatriote. Après avoir passé plusieurs saisons en NBA et en G-League, il connaît sa deuxième expérience en dehors des États-Unis. Sortant d’une année en Israel à l’Hapoel Eilat, il tourne à 11,4 points, 5,7 rebonds, 1,7 passe décisive et 1,7 contre en 26 rencontres. À Cholet, c’est l’occasion de découvrir une première expérience européenne. Cette saison, il combine à 11,2 points et 5,2 rebonds en 22 matchs.
En plus de ces recrues, d’autres sont arrivés cet été, et sont tout aussi importants sur le terrain que dans le vestiaire.
Enzo Goudou-Sinha, ancien joueur de Nancy, dispute sa 9e saison en LNB. En sortie de banc, il tourne à 7 points sur de bons pourcentages (44,6% au tir, et 39,1% à 3 points). À ses côtés, un joueur d’expérience, ancien champion de France 2014 avec le CSP Limoges : Gaylor Curier. Ce dernier tourne à 6,5 points et 41,1% de réussite au tir. Enfin, un dernier joueur : Kim Tillie. L’intérieur a joué en Espagne et en Grèce, soit deux pays où le niveau du championnat est relevé. Avec Cholet, il combine à 5,1 points et 3,5 rebonds.
Une jeunesse prometteuse
Les Espoirs de Cholet sont actuellement premiers au classement. Parmi eux, Lucas Dufeal, Matheo Leray, Naoll Balfourier ou encore Matéo Bordes sont des gros prospects de cette équipe. Ces quatre noms peuvent prétendre à prendre une place dans l’effectif professionnel d’ici quelques saisons.
Dans l’effectif actuel, deux joueurs ont du temps de jeu, et sont également de bonnes pièces de ce roster.
Le premier : Hugo Robineau combine à 4,6 points en 12,4 minutes de jeu en moyenne. Ses pourcentages sont excellents puisqu’il enregistre un taux de réussite à 47,1% de réussite au tir, dont 33,3% à 3 points. Il a pu bénéficier de ses premières chances en professionnel la saison dernière. Ses performances actuelles sont similaires à celles produites à l’exercice précédent, et ce à la moitié de saison. Un signe d’une belle progression chez le meneur.
À côté de lui, un nouveau joueur fait son arrivée dans le club des Mauges : Neal Sako. L’intérieur réalise des performances solides en sortie de banc à 4,7 points et 5 rebonds de moyenne.
Un changement dans le staff
Si Laurent Vila et Fabrice Lefrançois sont toujours présents, cet été un nouveau coach assistant a rejoint le staff. Pour remplacer Gaëtan Cherbonnier, c’est Antoine Chevrier qui a été appelé. Un nom familier à Cholet, puisqu’il est le fils de l’ancien directeur Thierry Chevrier.
Sur ses quatre dernières saisons au CB (2012-2013 à 2015-2016), Antoine Chevrier était en nette progression au scoring passant de 7,7 à 12,1 points de moyenne. L’ancien meneur était aussi un très bon tireur à 3 points, avec une nette progression allant de 33,1% à trois points à 42,9%.
Par rapport à la saison passée, les Choletais ont un peu moins de réussite à 3 points (35,5% contre 36,8%). Un indicateur pas plus inquiétant puisqu’ils prennent plus de tirs, ce qui peut être un facteur d’une réussite légèrement moins importante.
On peut par ailleurs considérer cela comme un élément positif, car les joueurs prennent plus de tirs à longue distance et ont plus confiance, en côtoyant un joueur qui a su progresser dans ces catégories. Par ailleurs, on le rappelle, Cholet est meilleur offensivement cette saison par rapport à la précédente.
Une progression significative d’une année à l’autre, alors que de nombreux visages ont rejoint le club. En plus du grand ménage effectué, le BC prend plus de risques sur le terrain, tente plus d’actions et a su installer une vraie cohésion collective. Une saison que les supporters ne sont pas prêts d’oublier après ces quelques années compliquées.
Crédit photo : P.Ledez / ESSM