Meilleur marqueur du CSP Limoges, Sahel Mouhri est l’un des leaders d’une équipe dans le top 5 du championnat Espoirs Elite. Fort scoreur, joueur polyvalent, l’arrière juge sa saison et se livre sur ses passions, qui ont construit sa personnalité.
Par rapport à la saison passée, tes statistiques en moyenne sont moins bonnes, mais tu restes le meilleur marqueur (16 points) de ton équipe en 4e position du championnat. Quel est ton jugement sur ta saison d’un point de vue individuel ?
Je trouve que je fais une bonne saison. Je suis venu à Limoges en tant que leader et c’est ce qui était prévu avec le coach.
Je sors d’une très grosse saison à l’Hermine, mais c’était en Espoirs Pro B, et je sais qu’il y a un cap avec les Espoirs Pro A. Cette année, je sais que je peux faire mieux. Je suis à 16 points de moyenne et je peux faire mieux que ça car je connais mes qualités.
L’équipe est plus complète, il y a plus de joueurs, on est quatrième. L’année dernière, on était 3-4 à pouvoir scorer. Cette année, on est souvent 5-6. Je m’attendais à baisser un petit peu, mais je me suis fixé des objectifs pour cette deuxième partie de saison que j’espère pouvoir atteindre.
Je veux continuer à gagner des matchs mais aussi faire de grosses performances individuelles. Ce sont clairement les objectifs que je me suis fixés.
Quand tu dis faire de grosses performances, tu entends quoi ? Maintenir ce rythme ou exploser tes statistiques ?
Je parle notamment des points. Mon rôle dans l’équipe est d’être un scoreur, et je l’étais aussi l’an passé. Ce qu’il faut dire aussi c’est que la saison passée, j’ai pris beaucoup de rebonds, et je sais qu’il faut que je m’investisse plus sur ce côté la cette saison. J’ai regardé les matchs et je me suis dit que je pouvais clairement en chercher plus.
Si on parle de chiffre, j’aimerais bien atteindre les 18 points de moyenne et les 6 rebonds à la fin de saison.
La victoire collective passera toujours avant et le trophée aussi.
Dans une autre équipe, tu penses que ce serait plus simple ?
Je ne peux pas vraiment me permettre de dire ça si j’étais dans une équipe un peu plus faible. Je ne sais pas vraiment ce qui se serait passé.
Je dois être réaliste, en venant ici, je pensais faire beaucoup mieux même si je sais que ma saison est plutôt bonne. Je pense avoir les capacités de faire la même chose dans toutes les équipes du championnat.
Je suis satisfait de ce début de saison mais il pourrait être encore mieux. J’espère que ce sera le cas, et que dans quelques mois on dira que ma deuxième partie était bien meilleure. Je souhaite que l’on puisse dire que je suis un joueur dominant dans le championnat Espoirs.
Tu as rejoint Limoges, l’un des plus grands centres de formation français. Le choix de rejoindre le CSP était pour cette raison précise, ou d’autres paramètres ont été pris en compte ?
Le fait que ce soit Limoges a beaucoup joué. Ce sont de très belles infrastructures, Beaublanc c’est une salle de fou avec une ambiance incroyable.
Ce qui a surtout joué, c’est que Matthieu Donnard, le coach, est de la même agence que moi, donc ça s’est fait par l’intermédiaire de mon agent. Puis, le coach était aussi à Nantes avant, donc je le connais très bien. C’est quelqu’un que j’apprécie.
” Dans la vie, rien ne vient sans travail. “
Face à de grosses écuries (Asvel, Nanterre, Nancy), tu as fait de belles performances. Penses-tu être meilleur quand il s’agit des grands rendez-vous ?
Je ne sais pas si c’est inconscient, mais j’ai toujours aimé jouer contre de bons joueurs et me lancer des objectifs. J’aime me lancer des challenges avant les matchs. Jouer contre des grosses équipes, c’est souvent ce qui est le plus excitant et intéressant.
En plus, je suis un poste 2-3, et il y a beaucoup de bons joueurs sur ce poste. Je ne sais pas vraiment si j’aborde les matchs différemment quand il s’agit d’une grosse équipe en face, mais je ne me mets pas de pression supplémentaire. J’essaie de bien rentrer dans le match. Je sais que j’ai de grosses responsabilités, et il faut que je les assume. Je sais que je dois le faire et c’est tout, il n’y a pas plus de pression parce que c’est une grosse écurie.
La saison dernière, tu étais entouré de fortes individualités comme Jules Gibey et Mathys Kangudia. Cette année, tu joues avec Yannick Nkombou ou encore Gaspard Gessat. Avec ce genre de coéquipiers, ton rôle de leader vient naturellement où tu aimes simplement prouver ?
Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été dans l’idée de sortir du lot et de beaucoup scorer. C’est ce que l’on voit le plus dans le basket.
Le fait de vouloir montrer ce que je sais faire, ma valeur et mes capacités, c’est ce qui me traverse le plus l’esprit. C’est ce basket que j’aime jouer.
On peut voir sur ton Instagram que tu montres plusieurs images de manga, surtout de Naruto. Tu te reconnais dans ces personnages ?
C’est vrai que je suis très branché sur les animés. J’ai commencé avec Dragon Ball Z et Naruto. Je ne sais pas si je me reconnais dans un personnage, mais j’aime l’abnégation, et ce qui est représenté dans ces mangas. J’ai adoré Naruto Shippuden.
J’aime voir l’histoire d’un gars qui n’avait rien, aucun « talent » et qui a travaillé pour arriver à son niveau.
Je regarde aussi parce que cela me permet de me vider l’esprit et de penser à autre chose que le basket.
Souvent ce sont les valeurs que véhiculent les personnages dans les mangas, et ce que l’on peut apprendre venant d’eux qui plaît. C’est ce qui t’a touché aussi ?
Au début, j’ai regardé par pur plaisir. Plus je grandis, plus je comprends qu’il y a des messages cachés. Je ne me reconnais pas forcément dans les personnages, mais je comprends les messages qu’on veut nous faire passer.
Dans Naruto, quand je regarde l’ascension de Rock Lee, je crois vraiment en ce message. Je pense que dans la vie, rien ne vient sans travail. Ça sonne bateau mais plus tu travailles, plus tu peux aller loin. Tu peux avoir tout le talent du monde, si tu ne travailles pas ça pêchera.
Au-delà des mangas, quelles sont tes passions hors basket ?
J’écoute énormément de musique, que ce soit chez moi ou avant les matchs. J’allume mon enceinte ou mes AirPods.
J’écoute un peu de tout, Rap US ou Rap français. J’aime vraiment cet univers dans lequel je suis plongé, dans lequel je suis focus. J’écoute de la musique tout le temps.
Il y a une musique particulière qui t’aide à aborder un match ?
J’ai une playlist. J’écoute beaucoup Lil Baby, il a un son qui s’appelle « Freestyle ». Je l’écoute avant presque chaque match. Ce son me met dans le mood du game.
Avant match, je suis plus sur du Rap US. Une fois chez moi, ça peut varier, mais avant match c’est Rap US.
J’écoute beaucoup Gunna aussi, King Von et Future. C’est du classique mais il faut ces classiques.
Crédit photo : CSP Limoges