Nouvel entraîneur des Espoirs de l’ADA Blois, Raphaël Loie a débuté avec brio la saison 2023-2024. Il porte également d’autres casquettes comme celle de préparateur physique auprès des jeunes et du groupe professionnel. Le jeune couteau suisse se livre sur son parcours et son nouveau rôle.
Arrivé en décembre 2021 en tant que préparateur physique à l’ADA Blois, vous avez très vite évolué en tant qu’assistant coach, que représentent ces nouveaux défis pour vous ?
Quand je suis arrivé, je sortais d’études en STAPS. Tout était nouveau pour moi, j’entrais dans le monde professionnel. Puis, même si j’y ai joué, c’était également l’occasion d’entrer dans le milieu du basket professionnel chez les jeunes, dans le centre de formation. C’était une découverte, une formation. Mon but était d’être préparateur physique et de faire partie de milieu.
La prise en charge de l’équipe Espoirs en tant qu’entraîneur principal était la suite logique ?
Oui et non ! Quand je suis arrivé, j’étais uniquement préparateur physique. Après, le fait de passer mes diplômes, d’être l’assistant de David (Morabito), qu’il soit maintenant avec le groupe professionnel, cela m’a permis de les prendre en charge. Ce n’était pas forcément la suite logique par rapport à moi. Quand on me l’a proposé, c’était une évidence de les prendre, car je les suis depuis longtemps. Tout cela évitait qu’ils se retrouvent avec un coach qui était opposé ou différent du style de David, car j’ai été formé avec lui.
” En tant que préparateur physique, ils sont plus ouverts à moi “
Avant de diriger les Espoirs, vous avez entraîné l’équipe de Régionale 2 de l’ADA Blois; l’encadrement des jeunes a toujours été l’une de vos envies premières ?
Oui, au début c’était un objectif d’être auprès des jeunes, car c’est toujours plus simple pour apprendre. Nous sommes dans le développement, donc c’est « plus simple » de faire des erreurs et d’apprendre de celles-ci, plutôt que de tomber sur les pros où tu n’as pas le droit à l’erreur, car il faut des résultats tout de suite. Commencer avec les jeunes était l’objectif premier, même si le monde professionnel attire quand tu commences. Il fallait passer par là.
Cette expérience auprès des jeunes pourrait susciter un intérêt pour le coaching à l’avenir ?
Peut-être, je verrais au fur et à mesure de l’année. Cela peut potentiellement changer mes objectifs même si je pense que je serais toujours attiré par la préparation physique d’un point de vue professionnel. C’est ce que j’ai fait, et que je fais toujours.
Sous vos ordres, Dominique Diomande est en pleine ascension. Vos différentes casquettes vous ont permis d’être un avant-gardiste sur la façon d’utiliser un joueur sur le terrain ?
Avec Dom’, oui carrément. Quand je suis arrivé, il était avec les U18. J’avais un peu la main sur la préparation des U18, et de temps en temps, j’étais assistant-coach chez eux. C’est un joueur qui a énormément progressé au niveau du mental. Dans la gestion avec lui, j’ai pu voir son évolution, appris à le gérer. Je sais d’où il vient, je connais son parcours. Quand j’étoffe son background par rapport à cela, c’est plus simple pour moi de le gérer émotionnellement, puis dans son jeu.
Cela aide de l’avoir suivi sur toutes ces années avec des casquettes différentes de celle du coaching. T’es un peu plus distant avec tes joueurs que lorsque tu es assistant ou préparateur physique. Il y a moins d’échanges, car ils te voient avec une casquette de coach, donc je dois faire attention. En tant que préparateur physique, ils sont plus ouverts par rapport à moi, ils me disaient un peu de tout. Tout ce qui se disait en salle de musculation ne sortait pas d’ici.
C’est la même chose avec les autres joueurs. Même s’il y a des nouveaux, des U18 qui sont montés, des anciens qui sont partis… C’est la même chose avec les autres joueurs comme Wilson (Djengbot), Kylian (Tanda) etc…
Actuellement le plus jeune coach du championnat Espoirs (22 ans), plus de 70% de victoires (7) en 5 matchs, avez-vous le sentiment d’être en avance sur votre temps ?
Oui et non ! Nous avons gardé le même cadre d’équipe, de tête, je dirais que nous avons 8 joueurs présents l’année dernière avec David. Soumaïla (Koita) était un peu plus avec les U18, mais parfois s’entraîner avec les Espoirs, donc il le connaissait. Le cadre était posé, il y avait juste à intégrer les nouveaux, puis à pousser un peu plus sur le fond de jeu poussé par le groupe professionnel et David. Je n’ai pas l’impression d’être en avance, l’équipe avait les clés en main. Il faut aller pousser, et chercher un peu plus dans le détail. J’ai Corentin (Doucet) avec moi, qui s’occupe de la vidéo. Ce n’est pas vraiment un assistant, il est coach avec moi. Grâce à la vidéo, il va un peu plus poser les fonds de jeu. C’est un travail d’équipe.
Grand fan de Nicolas Batum, comment est venu cette admiration pour le capitaine des Bleus ?
(Rires).- Ce n’est pas que j’étais fan, j’ai été baigné avec lui depuis que je suis petit, je le connais depuis petit aussi. J’assistais à ses camps, j’avais 8 ans quand j’ai commencé. J’ai été MVP dans ses camps, donc je l’ai suivi aussi chez lui lorsqu’il était à Charlotte.
En dehors du basket, c’est une très belle personne. Lorsque l’on grandit en regardant un mec humble comme lui, qui aime partager avec les autres, cela a contribué à mon amour pour le basket. Tout part d’ici, il faut aimer le sport pour travailler dedans et continuer à y jouer.
Le voir, échanger avec lui, être près de lui alors que c’est un joueur NBA, que nous sommes petits, on veut aller dans ce sport.
On peut dire que c’est ton joueur préféré ?
Oui, mais il doit le savoir qu’il y a aussi Damian Lillard lorsqu’il était à Portland (rires).
Crédit photo : Virgin Lapeyronie / ADA Blois