S’il y a pour l’instant plus de départs que d’arrivées, le Paris BasketBall joue beaucoup sur sa communication. Après avoir annoncé l’arrivée de Nadir Hifi, ils récupèrent l’ancien coach de Bonn, Thomas Iisalo. De quoi rehausser les ambitions sportives ?
Après le départ de Will Weaver pour la NBA, le Paris BasketBall avait besoin d’un nouveau coach. Vainqueur de la BCL et du championnat allemand avec Bonn, Tuomas Iisalo se prête à un nouveau challenge.
Les rumeurs circulaient depuis un long moment, c’est désormais chose faite, le tacticien finlandais est arrivé dans la capitale. David Kahn, président du club, le décrit comme le meilleur jeune coach d’Europe. À 40 ans, Tuomas Iisalo, sort d’une saison de feu avec un bilan de 32 victoires et 7 défaites, toute compétitions confondues. Un coach qui gagne, un coach jeune, dans une équipe ambitieuse, avec une moyenne d’âge de 24 ans, et si le featuring était parfait ?
Qu’est-ce qui vous a convaincu de signer à Paris ?
Par-dessus tout, l’ambition. Le sentiment que le club grandit, et aussi le fait que je puisse aider dans ce processus, j’en ai déjà fais l’expérience. Le potentiel ici est complètement différent. À mon avis, c’est ce dont on a le plus besoin lorsque l’on arrive ici. Au-delà de cela, j’ai été coach en Allemagne pendant 7 ans. Je sentais que c’était le moment pour moi de tenter une nouvelle expérience. Nous avons atteint nos objectifs, remporté la Ligue des Champions. Je suis une personne qui a besoin de challenge et de la pression. J’ai aussi eu la sensation qu’on me laisserait de l’autonomie, que le club sait ce qu’il veut, dans quelle direction il veut aller. Ces éléments ont fait du Paris BasketBall la destination choisie.
S’installer à Paris a aussi joué dans la décision ?
Oui, c’est plus la perspective familiale que personnelle qui y a joué. Évidemment, Paris est la plus belle ville du monde, et c’est une drôle de coïncidence que lors de la trêve FIBA en février, je sois venu ici en vacances quelques jours avec ma femme, c’était ma première fois à Paris. On se baladait en observant l’esthétique de la ville et ce qui l’entoure, c’est unique.
Ma femme parle français, ses cousins ont longtemps vécu à Paris. Aujourd’hui, je me sens un peu plus familier avec Paris. La ville a aussi trois écoles allemandes, la transition sera donc plus facile pour mes enfants qui parlent allemand. On a fait en sorte de prendre une décision qui nous conviendrait à tous et qui serait positive sur tous les points. C’est très difficile de faire du bon travail en tant que coach si ça ne se passe pas bien à la maison.
Avec Bonn en BCL, vous avez joué face à la SIG Strasbourg. Selon vous, est-ce un plus grand challenge de s’imposer avec une équipe française ?
Je dirais que l’on verra cela bientôt (rires). J’ai beaucoup de respect pour Strasbourg, pour cette série que l’on a joué face à eux. En BCL, ils étaient dans le top 5 des équipes qui marquaient le plus de paniers, donc l’une des meilleures équipes de cette compétition et la meilleure à l’extérieur lors du Final Four. Ils nous ont battus à domicile lors du premier match, ce qui nous a mis pied au mur. J’ai toujours eu du respect pour le championnat français. Je l’ai suivi de très près, puisque l’un de mes amis, Lassi Tuovi, entraînait à Strasbourg. Il y a aussi Henrick Dettman qui était le coach de la SIG, mais aussi de Dijon. Je pense que le niveau de jeu sera plus haut qu’en Allemagne. Les talents sont meilleurs et que les équipes du haut ou bas de classement sont très athlétiques. C’est difficile physiquement de battre ces équipes, et ce sera, bien sûr, un grand défi pour la saison prochaine.
La pression est plus forte à l’idée d’entraîner une équipe française quand on quitte le championnat allemand ?
Non, la plus grande pression est en été quand on est dans le processus de construire son équipe. Si vous trouvez de bons joueurs et que vous vous entourez des bonnes personnes, vous pouvez faire quelque chose de magique comme ce fut le cas avec Bonn sur ces deux dernières années, ou sur les quatre saisons précédentes avec Crailsheim. C’est une chose que j’ai apprise, et il est très difficile d’entraîner quand il n’y a pas le bon feeling. C’est donc le plus important, mais je ne me fais pas de souci. La ville est plus grande, le programme aussi, mais avant tout, chaque programme nécessite d’avoir une certaine pression. Chaque club a des doutes et des rêves, et la dynamique ne change pas, que tu sois dans un grand ou petit club.
Je suis confiant à l’idée que ce que j’ai fait en Allemagne puisse fonctionner ici. Si je prends un peu de temps pour faire les ajustements nécessaires, je pourrai réussir à définir quelle équipe nous pourrions être. Ce sera un processus.
Crédit photo : BCL