Nommé entraîneur de Cholet Basket cet été, suite au départ de Laurent Vila, Fabrice Lefrançois (41 ans) est aujourd’hui leader de Betclic Elite avec CB. Pour sa première expérience en tant qu’entraîneur principal, il nous parle de ce qui fait la réussite de son équipe aujourd’hui.
Comment s’est faite votre nomination ?
Ça ne s’est pas fait tout de suite, parce qu’on était en pleine saison quand Laurent Vila a pris la décision de partir. Pendant la saison, ça n’avait pas forcément été un sujet. Tout simplement, le club avait ouvert à la candidature. J’avais légitimement postulé au même titre que d’autres, j’ai été reçu au même titre que d’autres. Et puis voilà, le projet que je proposais, autant sportif que humain, correspondait à ce que souhaitaient les dirigeants.
Vous aviez déjà connu le poste d’entraîneur principal en NF1, LFB et Pro B. Est-ce qu’il y avait une petite appréhension au moment de le prendre en Betclic Elite ?
Non. C’était plus la saveur d’un challenge, pas d’appréhension.
Après 12 journées, vous êtes premier du classement en championnat devant des clubs comme Paris, l’ASVEL ou Monaco. Comment expliquez-vous ces résultats ?
C’est multifactoriel. Il y a la cohésion de groupe qui est très importante. Il y a l’engagement des joueurs dans le projet collectif, le fait qu’on ait une identité qui soit forte, une identité qui soit reconnue “de tous”, surtout dans l’équipe. Je parle des joueurs. Les joueurs savent et prennent du plaisir à fonctionner comme on le fait. Le niveau d’intensité et le niveau de partage sont aussi très importants.
Surtout que l’équipe est engagée aussi en FIBA Europe Cup et y gagne également des matchs. Les deux compétitions ne sont pas compliquées à gérer ?
Compliqué, non, parce que ça nous permet d’être en rythme, de beaucoup jouer. Et comme on joue sur des courtes séquences, on arrive à reproduire les efforts. Là, ça tire un peu plus en ce moment parce qu’on est un peu moins large dans l’effectif. Mais non, ce n’est pas une problématique.
Le fait que tout le monde sorte son épingle du jeu, vous pensez que c’est aussi une force de l’équipe ?
Bien sûr. On ne voulait pas être dépendant de la performance d’un ou deux joueurs. On voulait vraiment
être en puissance collective. Ce qui est plutôt intéressant, c’est que sur chaque match, il peut y avoir un joueur qui est un peu plus mis en avant sur certains aspects du jeu. Bien que le meilleur aspect, c’est bien sûr celui de l’impact sur le jeu et non pas que par le scoring.
Dans cette équipe, il y aussi cinq Français qui se mettent en avant.
C’est une satisfaction, surtout quand on voit leur âge. Parce que Soren (Bracq) a 17 ans,
Nathan (De Sousa) 21 ans, Mo Diawara il a 19 ans, Gérard Ayayi a un petit 23 ans, et même Bastien Vautier n’est pas très vieux. On est dans l’identité de ce qu’on voulait, à savoir avoir une équipe avec des jeunes Français à qui l’on propose des responsabilités, une exposition et un challenge. C’est vrai que c’est plutôt sympa.
Quand vous l’emportez contre Paris et l’ASVEL coup sur coup, vous n’avez pas eu peur d’un petit excès de confiance sur les matchs qui ont suivi ?
Non. Tout simplement parce qu’il y a eu des faits qui ont empêché que ça puisse se passer, clairement. Trois jours avant l’ASVEL, on perd TJ Campbelle sur blessure. Il a donc fallu que chacun donne encore plus, on en a eu conscience. De plus, c’était la fin de la pige d’Andre Roberson. Il fallait donc aussi retrouver un équilibre dans le groupe. Et au final, ce sont des choses qu’on a réussi à faire. C’est bien car tout s’est fait naturellement, il n’y a pas eu besoin d’ajustement.
Jusqu’à maintenant, vous gardez un match référence sur la saison depuis le début. Lequel pour vous, était le plus abouti ?
C’est une grande question. Parce que franchement, on a fait beaucoup de matchs très aboutis. On commence, notre premier match à domicile contre Gravelines. On gagne de 32 points en faisant vraiment quelque chose de très consistant. On valide derrière contre Saint-Quentin en gagnat de 23 points. Après Paris, le match à Strasbourg, on a gagné des matchs costauds. Donc je n’ai pas un match. C’est l’ensemble depuis le début de l’année.
Et à l’inverse, qu’est-ce qui s’est passé pour vous à Bourg ? Parce que là, vous en avez pris 35.
C’était le non-match par excellence. On n’y était pas ni dans l’intensité, ni dans ce qui est nécessaire de faire. Surtout dans ce qui nous rend heureux sur le terrain. Heureux et efficace. C’était un non-match face à une très belle équipe de Bourg, qui a fait un super match. Ce n’est pas juste nous. Ils ont aussi été très bons.
Mais vous vous êtes rapidement rattrapé face à Dijon. Qu’est-ce que vous attendez pour la suite de la saison ?
On va rester dans notre équipe. On va garder une identité forte. On va se consacrer sur la façon dont on joue avant de parler du résultat, prendre les matchs les uns après les autres. Et puis l’appétit vient en mangeant. Pour l’instant, on n’a pas encore fait la moitié du match. Il ne faut pas aller trop vite.
Crédit photo : FIBA