En un an et demi, beaucoup de choses ont changé dans la carrière de David Morabito. D’abord responsable du centre de formation, il est devenu l’entraîneur de l’équipe première de l’ADA Blois.
Pour sa première campagne avec une équipe fabriquée de ses mains, il est invaincu en Pro B. Avec la meilleure défense et la quatrième meilleure attaque, Blois est l’une des équipes les plus attendues du basket français. Il se livre dans nos colonnes juste avant le choc contre Orléans.
Pour votre première saison complète avec une équipe que vous avez crée, et remaniée quasiment à 100%, vous faites un perfect avec 7 victoires en 7 matchs. Vous êtes un peu surpris par ce superbe démarrage ?
Je vais dire oui et non. On ne peut pas connaître les résultats à l’avance. Je ne suis pas surpris par notre manière de jouer.
On essaye de travailler une certaine philosophie de jeu. Les joueurs ont adhéré au projet. J’ai rapidement eu le sentiment que nous jouerons bien au basket. Je ne m’attendais pas forcément à ce que l’on gagne autant, c’est la finalité.
J’ai rapidement senti que notre équipe pratiquerait un basket agréable, que l’on prendrait plaisir à développer, et que notre public prendrait public à regarder.
Vous avez pu expérimenter vos premiers pas en tant que coach d’une équipe de haut niveau la saison passée. Malgré les résultats, cet exercice vous a permis de mieux aborder la campagne 24-25 ?
Au début, non. Je ne m’y attendais pas trop. On peut toujours se préparer à une transition ou une passation entre coachs, et que cela arrive en intersaison et tu y es préparée.
Pour le coup, cela s’est fait soudainement. Au début, c’était difficile, on prépare des choses et on doit s’ajuster très vite avec un effectif déjà fait en peu de temps.
Petit à petit, j’ai réussi à mettre mes idées en place. Nous n’avons pas eu les résultats escomptés pour se maintenir.
En fin de saison, nous avons vu des choses intéressantes, nous permettant de finir sur une note honorable.
Cela m’a permis d’essayer des choses et de voir le style de jeu que je voudrais mettre en place, et puis comment les joueurs réagiraient à cela.
J’ai plus de confiance et de repères avec mon équipe car je l’ai pensé et j’ai essayé de prendre qui collent avec ma philosophie et mon style de jeu.
Indirectement, les automatismes, la confiance est plus grande et plus rapide. C’est plus réfléchi et on a pu travailler ensemble pendant la pré saison. J’ai eu des réflexions sur le recrutement durant l’intersaison.
J’ai un meilleur ressenti et une meilleure réactivité avec ce groupe car l’année dernière, c’était de l’adaptation avec un effectif que je n’avais pas construit.
Sur les trois dernières saisons, le champion de France monte avec une équipe jeune. Pensez-vous qu’en Pro B, les jeunes joueurs sont souvent la clé d’une saison réussie ?
Je pense que les joueurs français sont très importants en Pro B. À l’étranger, on vante la qualité de notre jeunesse. En tant que technicien, on a le pouvoir de les mettre sur le terrain, de les accompagner et de les faire progresser. La Pro B est un fantastique terrain d’expression pour ces joueurs.
Créer une équipe avec uniquement des joueurs étrangers et des mecs de 32 à 35 ans pour gagner des matchs, cela ne m’intéresse pas. Aujourd’hui, il n’y a peut-être que 10 équipes qui peuvent monter et probablement qu’une qui pourra monter.
“il y a des gros tests toutes les semaines en Pro B.”
C’est tellement aléatoire, qu’il vaut mieux écrire une histoire sympa avec des jeunes Français pendant la saison. Je pense qu’en tant qu’entraîneur, c’est génial de pouvoir les lancer.
Sur les dernières années, il a été prouvé que ce ne sont pas les équipes à gros budget, avec des gros noms ou le plus d’expérience qui montent. Il faut trouver un bon équilibre entre jeunesse et expérience.
Il y a un an et demi, vous étiez encore l’entraîneur des Espoirs de l’ADA. Voyez-vous des joueurs de l’équipe U21 susceptibles d’évoluer plus souvent avec l’équipe première en cours de saison ?
Oui, on a des jeunes intéressants. Un nouveau cycle a été lancé avec Mohammed Aoun.
On a une équipe U18 très intéressante. On a Sacha Defoundoux et Quentin Le Carrer qui ont 16 ans et qui se sont entraînés avec nous durant la pré saison. On a un club axé sur la formation et qui a construit un centre de performance, amenant ces jeunes à évoluer dans de meilleures conditions.
Je suis très « club ». Je vais voir tous les matchs Espoirs, tous les matchs U18, je vais même voir les matchs de nos U15. J’ai cette étiquette, j’aime mettre du lien et du liant entre les différentes parties du club.
Demain, vous recevez Orléans, une autre équipe en forme et qui a changé de coach cet été. C’est le premier gros test pour vous ?
Selon moi, il y a des gros tests toutes les semaines en Pro B. Il y a plein de bonnes équipes. On a joué Aix-Maurienne qui a une très bonne équipe cette année. On a joué Denain qui a battu Pau, on a joué Caen qui a battu Saint-Chamond. On a battu Fos qui a une grosse équipe de Pro B, et qui a récupéré ses joueurs blessés.
Aucun match n’est facile dans cette division. Orléans est un gros budget, le deuxième de Pro B. Si on prend aussi en compte l’infrastructure et la salle, c’est un club de Betclic Elite. Ce sera un gros test, comme tous les week-ends en Pro B.
On l’a étudié comme chaque semaine. Nous sommes dans un cycle où l’on joue tous les trois jours. On a moins de temps pour s’occuper de l’adversaire, mais on s’occupe beaucoup de nous.
On va d’abord essayer de bien s’exprimer de notre côté, et voir ce que l’on peut ajuster pour embêter l’adversaire.
Crédit photo : Tuan Nguyen