Sur la campagne 2023-2024, les deux promus ont vécu une très belle saison. Deux équipes que l’on n’attendait pas à un tel niveau, et dont les attentes ont été surpassées. Parfois, la Pro B nous réserve bien des surprises, et cette année, c’était le cas.
Cette saison, la Pro B est une jungle. Si la seconde division est parfois réputée comme la meilleure antichambre d’Europe, on en a une preuve cette année.
Hier, le dernier (Fos-sur-Mer) a battu le premier (La Rochelle), et les deux promus (Rouen et Poitiers) sont deux équipes très séduisantes.
À deux journées de la fin, le RMB (Rouen Métropole Basket) est déjà assuré de finir la saison dans le top 6. Une place qui les qualifie d’office pour les Playoffs.
Quant au PB86 (Poitiers Basket 86), rien n’est fait, mais il y a de l’espoir. Les deux derniers matchs des Poitevins sont contre Pau et Evreux.
Dans un scénario parfait, nous avons donc Rouen et Poitiers en Playoffs. On peut dire que c’est historique. Ce serait une première dans l’histoire de la Pro B. Jamais nous n’avons vu tous les promus jouer la course pour la montée.
La dernière fois que nous avons vu un club de NM1 cartonner en seconde division, c’était Monaco sur l’exercice 2014-2015. Les Monégasques ont fini en première position et sont directement montés en Pro A.
En 2016-2017, ils continuent leur ascension en terminant premier de la première division. Depuis, la dictature continue. Ils ont toujours gardé cette première place, sauf de 2019 à 2022, période lors de laquelle ils ne sont pas leader.
On ne va pas se mentir, ça risque d’être compliqué pour le RMB ou le PB86 de faire la même chose en cas de montée. L’aventure de la Roca Team est le dernier scénario hollywoodien que l’on ait vu.
Pourtant, cette saison-là, Charleville-Mézières et Angers venaient de signer leur retour en Pro B. Le premier cité s’est maintenu, mais les Angevins ont terminé en dernière position.
On le répète, nous n’avons jamais vu tous les promus jouer les Playoffs en fin de saison en Pro B. Pour le moment, ce n’est pas encore fait, mais on en est pas loin.
Petit retour sur ce qu’il s’est passé cette saison pour ces deux clubs de l’ouest de la France.
Rouen revient en Pro B en remportant le titre de Nationale 1 la saison passée. Au terme d’un match chaud face à Chartres devant plus de 5000 spectateurs, le RMB occupe la première place de la NM1 et s’offre la montée.
Les Rouennais étaient descendus à l’issue de la campagne 21-22 en 18e place avec un bilan de 6 victoires et 28 défaites.
Quant aux Poitevins, ils sont montés malgré leur défaite en finale des Playoffs face à Loon-Plage. Ces derniers sont restés en troisième division, faute à un dossier d’accession n’ayant pas été remis auprès de la ligue.
Tant mieux pour les Néo-Aquitains qu’on n’avait pas vu en Pro B depuis l’exercice 21-22. Finalement, ils sont vite revenus et ont su gérer le maintien assez rapidement.
Pour Poitiers, trois joueurs étaient déjà dans l’effectif il y a trois ans. Ivan Ramljak, parti pour Wroclaw en Pologne sur deux saisons avant de revenir dans la Vienne. À l’époque, le Croate n’avait porté leur tunique que pendant deux semaines. Il est revenu pour en profiter plus longtemps.
Deux autres joueurs étaient aussi présents, mais n’ont jamais fait leurs valises depuis. On parle de Kevin Mendy et Jim Seymour.
Ce dernier n’a pas beaucoup joué cette saison. Toujours disponible, Andrew Thornton-Jones l’a laissé sur le banc à 20 reprises sans lui donner la moindre minute. Son coéquipier, pour le coup, a joué toute la saison.
Chez les Normands, il y a trois survivants aussi. On retrouve Matheo Cauwet. Alors qu’il évoluait avec les Espoirs la dernière fois que Rouen était en Pro B, il a rejoint l’équipe première. L’ailier a joué 10,2 minutes en 27 matchs sur l’édition 23-24.
Un de ses coéquipiers du centre de formation est resté à ses côtés : Tidjan Auguet. Même s’il a fait quelques apparitions avec l’équipe première cette saison, il alternait à moitié avec l’équipe Espoirs.
Le dernier survivant est David Gassaud. Lui aussi évoluait avec les U21 du RMB, puis a poursuivi son ascension en NM1, et encore cette année en Pro B.
Un club a mis en avant sa jeunesse et l’autre a préféré l’expérience.
De chaque côté, des joueurs se sont révélés. On peut penser à Guillaume Eyango (6,8 points, 2,3 rebonds)ou Mohamed Diawara (9 points, 2,7 rebonds) prêté par le ParisBasketBall qui ont fait une belle saison du côté de Poitiers. Des noms fiables pour la Pro B comme Jonathan Jeanne (10,4 points, 4,8 rebonds pour 13,1 d’évaluation) ou Luka Rupnik (12,2 points, 2,7 rebonds et 6,8 passes décisives pour 13,7 d’évaluation) ont permis au club d’aller au-delà des attentes.
À Rouen, quelques jeunes joueurs ont aussi fait parler d’eux cette saison. On pense logiquement en premier à Clarence Nadolny qui tourne à 11,6 points, 3,3 rebonds et 1,8 passe décisive pour 10,4 d’évaluation. Eddy Kayouloud a aussi fait du bien avec ses 9,5 points et 3,9 rebonds. Et puis, un peu d’expérience et de solidité avec Akaemji Williams, ancien Angevien qui tourne à 13,9 points, 2,9 rebonds et 5,1 passes décisives pour 12,8 d’évaluation.
Un mélange de jeunesse, de maturité et un peu d’entre-deux composent les deux effectifs. La moyenne d’âge est de 26 ans pour le PB86 et de 25 ans pour le RMB.
De cette manière, ils ont tous les deux réussi à battre des cadors de la Pro B. Châlons-Reims, Pau-Lacq-Orthez, Gries-Souffel, Orléans ont perdu contre eux. À titre individuel, les hommes de Sylvain Delorme sont même parvenus à faire tomber Vichy et La Rochelle cette saison.
De belles retrouvailles entre le championnat et ces formations, qui pourraient se solder par une fin historique. Pour peu que l’un des deux monte en Betclic Elite à la rentrée 2024, on assisterait peut-être à la meilleure campagne de Pro B depuis sa création.
Crédit photo : Slyslysport / Maeva Parmentier