En grande forme cette saison avec les Espoirs de l’Élan Béarnais, René-Charles Louis-Thérèse domine toutes les catégories. Joueur polyvalent, de grande taille, il affiche une énorme progression par rapport à la saison dernière, et se détache clairement comme l’un des joueurs les plus dangereux du championnat Espoirs Pro B.
Il revient sur les difficultés de son équipe lors de cette seconde phase, leurs ambitions à l’approche des Playoffs, de son arrivée à Pau, et nous dévoile son talent caché…
Tu es le meilleur joueur de ton équipe dans toutes les catégories (sauf points et passes). Comment définirais-tu l’impact que tu as sur le jeu, sur ton équipe et sur le championnat ?
Je pense que je fais partie des joueurs majeurs avec Rudy (Ekwakwe-Priso). J’ai un rôle plutôt global de par mon style de jeu. Je suis polyvalent. Je vais essayer d’apporter partout.
En ayant les clés du camion avec Rudy, cela s’est vite vu sur les statistiques.
Dans cette deuxième phase, le bilan est négatif (3 victoires – 5 défaites). Comment avez-vous abordé cette deuxième phase ? Que manque-t-il ?
On l’a abordé avec l’objectif d’être classé le plus haut possible. On savait que dans cette situation, on aurait l’avantage du terrain le plus longtemps possible.
On aborde chaque match pour le gagner donc on ne se posait pas de questions. On vient sur le terrain pour donner le meilleur match et la meilleure saison possible.
Ce qui a pêché ? Honnêtement, cette deuxième phase est plus relevé que la première. On a beaucoup moins le droit à l’erreur. Ça se paye vite.
Peut-être quelques ajustements qu’on aurait pu mieux faire. En vérité, tout se joue sur des détails.
Il y a rarement eu des matchs avec de gros écarts. Chaque équipe peut gagner, et c’est celle qui était la mieux préparée et qui joue le mieux qui le prendra.
” Il faut jouer chaque match comme si c’était une finale. “
En parallèle avec la Pro B, on dit que toutes les équipes peuvent gagner, même les plus faibles peuvent battre les meilleures. Tu ressens la même chose chez les Espoirs ?
Je ne dirais pas ça pour toutes les équipes, mais pour une majorité oui, chaque match est prenable.
En Pro B, spécifiquement, chaque équipe est dangereuse. Aucun match ne peut être pris à la légère peu importe le classement de l’équipe adverse.
Pensez-vous avoir quelque chose à jouer en sachant que votre place en Playoffs est assurée, avec un match à domicile au moins sur le premier match ?
Effectivement, c’est un format spécial. On joue une deuxième phase en sachant que nous sommes déjà qualifiés peu importe nos résultats.
Si on peut se faciliter le plus possible le début des Playoffs, c’est à prendre.
Au moment des Playoffs, tous les compteurs sont à zéro. Il faut jouer chaque match comme si c’était une finale. Jouer une finale à domicile est toujours plus simple qu’à l’extérieur.
Selon toi, vous êtes l’un des gros favoris ?
Oui ! Sans réfléchir, je te dirais que oui car nous sommes une grosse équipe, et que personne ne veut tomber sur nous en Playoffs.
On a un bon groupe, nous sommes capables d’aller chercher quelque chose. Tout est entre nos mains.
On est assez complémentaires. Avec Rudy, ça fait 5 ans qu’on joue ensemble. Jeremie, on s’est très bien trouvé cette saison. Il s’adapte à moi, comme je m’adapte à lui. C’est quelque chose qui fonctionne
Tu fais tes premiers pas avec les Espoirs de Pau en 2021. Tu as également fait des entrées avec l’équipe première. L’Elan Béarnais est réputé pour avoir sorti de grandes légendes, et fait confiance aux jeunes cette saison. Tu te retrouves dans l’identité du club ? Tu t’y vois sur le long terme ?
Oui, je m’y retrouve. Lorsque je suis arrivé, les valeurs m’ont touché.
Chaque fois que je suis sur le terrain, c’est vrai que je joue pour moi mais je sais aussi que je représente un très grand club avec une grande histoire en France et en Europe. J’essaye de mouiller le maillot.
Si je m’y vois sur le long-terme ? Tout est possible, si j’en ai l’occasion pourquoi pas.
Peux-tu nous expliquer comment s’est faite l’entrée en centre de formation ?
Il faut savoir que j’habite à l’île de la Réunion à la base. Je n’ai pas joué en minime France. J’ai fais des détections pour arriver avec l’Est.
J’ai été repéré pour le camp national en 2018. J’ai été repéré par quelques centres de formation, j’ai fait des tests. J’ai décidé de venir à Pau. C’était une année assez compliquée, car c’était un gros changement. Je suis parti à 10 000 kilomètres, un peu seul.
J’étais pas au niveau pour jouer en cadets France. Je jouais beaucoup en inter régions. À un moment de la saison, j’étais le 13e joueur de l’effectif en cadets France.
J’ai continué à travailler peu importe ce qu’il se passait. Je n’étais pas frustré même si je ne jouais pas car j’étais assez lucide quant au fait que je n’avais pas le niveau. Ce qui explique pourquoi je n’avais pas 40 minutesen U18.
J’ai continué à travailler, au fur et à mesure, j’ai progressé puis des portes se sont ouvertes.
Quel âge avais-tu au moment où tu quittes la Réunion ? L’intégration était difficile ?
J’avais 14 ans, bientôt 15. Je dirais que non car j’étais dans le monde du basket et je connais ce milieu.
Entre joueurs, il y a rarement des soucis d’intégration et compagnie. De ce côté, je n’ai pas ressenti de problèmes particuliers. On s’entend bien dans l’équipe.
En dehors du basket, qu’est-ce qui t’animes le plus ?
Je pense que je vais répondre la même chose que plusieurs joueurs. J’aime bien jouer aux jeux-vidéos.
J’aime bien aussi cuisiner et manger de bonnes choses.
Ce n’est pas tout le monde qui nous l’a dit, tu es le premier à dire que tu es un bon chef.
J’ai pas dit que j’étais un bon chef (rires). J’aime bien cuisiner mais je n’abuserais pas non plus (rires).
J’aime bien lire aussi.
Des recettes réunionnaises ?
Oui, des recettes réunionnaises et antillaises. J’aime bien la cuisine asiatique aussi. Puis, j’aime bien aussi la cuisine italienne. J’essaye de me diversifier (rires).
Tu apportes la nourriture à l’équipe ?
On a déjà fait des petits repas dans lesquels chacun cuisinait, donc oui j’ai déjà cuisiné pour tout le monde.
Meilleur chef de l’équipe ?
(rires). Je dirais que oui. Je ne parle même pas avec Rudy, Jeremie, Adam (Lasak), ils n’ont pas mon niveau. Je le dis clairement (rires).
Il n’y a que Ismael (Ouattara) qui peut parler avec moi. On peut discuter avec lui parce qu’une fois il a ramené à manger, il a fait une vraie recette, c’était pas mal du tout.
Je reste dans la discussion avec lui, c’est tout ce que je dis. Les autres, je ne veux pas les entendre (rires).
Crédit photo : Élan Béarnais