Ces dernières semaines, on voit beaucoup de grosses performances en NBA. Deux joueurs ont dépassé les 70 points. Si les défenses sont très différentes aux États-Unis et en Europe, il y a des forts scoreurs un peu partout. Avec de l’analyse, quel joueur serait capable de marquer au moins 60 points dans le championnat de France ? Seulement quatre joueurs ont atteint ce palier. Un cas rare qui n’est plus arrivé depuis 24 ans. Aujourd’hui, qui serait capable de réitérer cet exploit ?
Une avalanche de points sera toujours spectaculaire quoi qu’on en dise. Si le grand Michael Jordan a dit que « l’attaque fait lever les foules, tandis que la défense fait gagner les titres », on aime voir un joueur prendre feu.
Faisons un petit état des lieux. Les performances à 40 points ne sont pas rares en NBA. À 50 ou 60 points, on commence à prendre feu. À 70, on entre dans l’histoire.
En France, lorsqu’un joueur marque 30 points, on considère qu’il prend feu. S’il en claque 40, c’est une performance extraordinaire.
À ce sujet, plusieurs paramètres sont à prendre en compte. Outre le fait que plusieurs personnes pensent qu’il n’y a pas de défense en NBA, le talent offensif que l’on retrouve dans la Grande Ligue est bien plus fort que dans le reste du monde. Il faut aussi noter qu’ils jouent 12 minutes par quart-temps. Ici, c’est 10 minutes. Ce qui contribue fortement au fait que plus de points soient marqués, et que les joueurs passent plus de temps sur le terrain.
Au-delà de ce débat parallèle, ces derniers jours furent intenses en NBA. La semaine dernière, 4 joueurs ont marqué plus de 60 points.
On s’est donc posé la question suivante : qui dans le championnat français pourrait faire la même chose ?
Observons rapidement quelles sont les meilleures moyennes de points cette saison en Betclic Elite et en Pro B.
En première division, le meilleur marqueur est Shevon Thompson avec 16,2 points de moyenne. En seconde, il s’agit d’Andy Cleaves II avec 19,9 unités de moyenne. Autant dire qu’avec de tels chiffres, on aurait du mal à imaginer qui serait capable de choquer la France avec un match à 60 points.
Nous avons analysé les différents éléments qui permettraient de définir les potentiels prétendants à une telle masterclass.
Tout d’abord, il faut jouer à un poste dans lequel le joueur a souvent le ballon dans les mains. En général, ce sont les combo meneurs / arrières, ailiers et pivots dominants « stretch ».
De plus, il faut avoir une très bonne adresse. Considérons qu’un taux de réussite d’au moins 45 / 50% aux tirs, 40% à 3 points et 85% aux lancers-francs soient suffisants. Bien sûr, les tentatives doivent être conséquentes, par exemple : 10 tirs à 2 points, 6 à 3 points et 10 lancers tentés environ. Ces chiffres ne sont que le strict minimum.
Il faut aussi être agressif, ne pas avoir peur de pénétrer dans la raquette, ni de prendre des risques. Un critère sur lequel les meneurs sont moins concernés en général.
Être clutch peut également être un atout non-négligeable. Avoir le ballon dans les mains dans les moments chauds amène à marquer plus.
Avec tous ces ingrédients, quels sont les noms auxquels nous pensons ?
Naturellement, on peut penser à Nadir Hifi. Il faut préciser que les réalisations de haut standing au scoring sont souvent enregistrées par des joueurs jouant entre 35 et 40 minutes sur le terrain. Dans le cas du meneur Parisien, il ne joue que 21,1 minutes. Malgré cela, il a le potentiel pour marquer un nombre gigantesque de points.
Si son plus haut total de la saison est de 24 unités face au BCM, l’ancien Portelois aime avoir la balle en main. D’un profil très offensif, capable de prendre feu à n’importe quel moment, cela signifie qu’il peut scorer à haute intensité.
Encore loin du palier des 40 points, on estime que d’ici les prochaines saisons, il sera capable d’approcher les 50. Alors pourquoi pas les 60 ? D’autant plus qu’il en a inscrit 39 la saison dernière contre son club actuel.
Il tente en moyenne près de 6 tirs à 2 points, et près de 6 tirs à 3 points. Seule sa tentative de lancers est encore faible (2,8), et son pourcentage à longue distance (33,9%). Mais aucun doute sur le fait que tout cela pourrait être bientôt corrigé à l’avenir.
Bien évidemment, Mike James est un sérieux concurrent dans cette course. Si sa moyenne de points n’est pas énorme (12,5), il est probablement le joueur le plus susceptible d’avoir le poignet chauffant lorsqu’un match se dispute.
Transformer des tirs contestés ? Check. Transformer des tirs impossibles ? Check. Marquer 28 pions en seulement 15 minutes ? Check. Oui oui, il l’a fait. Le 28 janvier face à l’Elan Chalon, il provoque un incendie en un quart d’heure. S’il avait joué plus longtemps, jusqu’où aurait-il été ?
Devons-nous réellement donner plus d’arguments ? Le Monégasque pourrait bel et bien atteindre cet objectif s’il reste encore un moment en Betclic Elite.
DeVante Jones fait aussi partie de nos favoris. Il y a bientôt un an, sous la tunique des Mets 92, il claque 37 points contre Dijon. Si l’on regarde ses statistiques actuelles, ses standards de tentatives et de pourcentages sont élevées. Il y a de quoi croire que l’Américain peut se transformer en torche humaine le temps d’un match.
En Pro B, on peut évidemment penser à Tray Buchanan. Cette saison, sont plus haut total est de 45 points. À 5 unités d’en inscrire 50. S’il a pu le faire une fois, pourquoi pas une deuxième ?
Si l’on observe de plus près les autres joueurs de Pro B, on peut penser à Stefan Smith d’Orléans. Ce dernier a déjà marqué au moins 20 points sur 9 matchs. Face à Poitiers le 27 décembre, il en met 30. Typiquement le genre de joueur qui peut prendre feu lorsque le moment viendra.
Shaun Willett, l’arrière / ailier d’Aix-Maurienne est aussi un sérieux client. Avec presque 14 tirs à 2 points tentés par matchs et près de 4 lancers, et des pourcentages corrects (respectivement 51% et 73,8%), il sort un match à 29 points.
Pour peu qu’il soit plus adroit à longue distance, l’Américain peut totalement approcher de la barre des 50 pions. S’il y parvient, alors le ciel est la limite. Les 60 peuvent être atteignables.
En réalité, le niveau offensif du basket européen n’est pas aussi développé qu’en NBA. Si les défenses sont bien plus resserrés dans notre continent, quel joueur est réellement capable d’approcher d’exploser offensivement peu importe les circonstances ?
Marquer 40 points est déjà hors norme, en inscrire 10 de plus serait historique. Ajouter une dizaine à cela serait réellement possible ? Le basket évolue chaque jour que l’on pourrait penser que oui. Si cela devait arriver, serait-ce l’un de ces joueurs ou quelqu’un que l’on n’a pas encore vu ? L’avenir le dira.
Pour donner une petite idée des plus grandes prouesses offensives en LNB, cette saison, seul un joueur a marqué plus de 40 points. Spoiler : ce n’était pas en Betclic Elite. Celui qui a réalisé cet « exploit » est Tray Buchanan, le meneur du Stade Rochelais avec ses 45 points marqués contre Denain le 8 décembre.
La saison passée, 7 joueurs en LNB ont franchi la barre des 40 points. Encore une fois, le meilleur total a été enregistré par un joueur de Pro B. C’était Tom Digbeu avec ASA face à Denain, décidément… Un match dans lequel il a marqué 47 points.
À titre de comparaison, cette saison, en NBA, plus de 40 matchs ont été joués. La meilleure performance a été enregistrée par Luka Dončić avec 73 points. La saison dernière, Damian Lillard et Donovan Mitchell ont chacun marqué 71 points.
Pour que la différence soit si grande, on vous laisse imaginer quels sont les totaux les plus faibles… Ce qui est un grand accomplissement en LNB est synonyme de banal dans la Grande Ligue.
Crédit photo : Malena Haynau / FIBA / Tuan Nguyen / F.Blaise