Matthieu Gauzin pris en otage par les Mets 92 et la LNB

- 8 février 2024

Une gestion à la hauteur de leur saison calamiteuse, voilà comme on pourrait résumer l’exercice 2023/24 des Metropolitans 92.

Après six départs depuis le début de la saison avec le dernier en date Alen Omic, les Metropolitans 92 étaient sur le point d’enregistrer un septième départ. En effet, courtisé par le SLUC Nancy, Matthieu Gauzin (1,92m, 22 ans) avait trouvé une porte de sortie du cauchemar Boulogne-Levallois. Arrivé alors que la saison avait commencé, l’ancien joueur de Gravelines-Dunkerque avait sur la table un contrat portant jusqu’à juin 2025 avec le club nancéien. Une aubaine dans une saison à trois descentes de Betclic Elite quand ton club végète à la dernière position du classement.

Cependant, rien ne s’est passé comme espéré. Alors que les Metropolitans 92 ont perdu Dee Bost, Jordan Theodore, Alen Omic, pour ne citer qu’eux, le départ de Matthieu Gauzin a fini par poser problème. Le club est à la recherche du remplaçant d’Omic, qui signera le seizième et dernier contrat disponible cette saison comme le stipule le règlement. Avec le départ de Gauzin, le club allait droit dans le mur. Ne pouvant plus recruter, il se rendait sujet à un forfait général puisqu’il n’allait plus être en capacité d’aligner dix joueurs en match.

Quels étaient les engagements des Metropolitans 92 ?

Signé en tant que pigiste médical d’Axel Toupane début octobre, Gauzin a converti l’essai en paraphant un nouveau contrat jusqu’à la fin de saison quelques semaines plus tard. Si le meneur berrichon a prolongé, les dirigeants des Metropolitans 92 lui ont tout de même laissé l’opportunité d’aller voir ailleurs pendant la saison. Comme rapporté par Bebasket, le meneur tricolore disposait d’une clause de sortie à activer jusqu’au 10 février. Plus précisément, nous sommes en mesure de vous dire que cette clause courait du 10 janvier au 10 février en cas de changement d’entraîneur avant le 31 décembre. Laurent Foirest ayant été remercié le 22 novembre, Matthieu Gauzin semblait donc dans son droit de demander son départ début février.

Si l’on se réfère à la convention collective du basket professionnel, l’article 15.1.4 traite la « rupture du contrat à l’initiative du joueur lorsque celui-ci justifie d’une embauche en contrat à durée indéterminée par un autre employeur« . Jusque là tout semble normal étant donné que Matthieu Gauzin justifiait une proposition de contrat en provenance du SLUC.

Cet article stipule :

« Sauf accord des parties, le salarié est tenu de respecter une période de préavis dont la durée est calculée à raison d’un jour par semaine compte tenu de la durée totale du contrat, renouvellement inclus, si celui-ci comporte un terme précis et, dans les deux cas, dans une limite maximale de deux semaines. Tout joueur qui utiliserait cette faculté pour résilier unilatéralement son contrat avec son club verra l’homologation de son contrat avec un autre club professionnel refusée et ne pourra être qualifié pour participer au Championnat de France professionnel pour la fin de la saison sportive en cours et pour la saison sportive suivante, sauf accord du club quitté.« 

Concernant le meneur de jeu français, cette permission de quitter le club a tout simplement été signée par les Metropolitans 92, ce qui prouve bien leur accord. Clause rédigée et signée dans une annexe sous seing privé par le président Alain Bouvard. Qui ne répond d’ailleurs plus aux appel depuis plusieurs jours et qui ne respecte donc pas ses engagements.

Néanmoins, les Mets n’ont pas fait homologuer cette annexe par la LNB, nous a-t-on rapporté. Et c’est là que ça coince. Seulement, ils ne l’ont pas fait non plus pour Dee Bost et Jordan Theodore. Les deux meneurs américains évoluant pourtant aujourd’hui respectivement à Galatasaray et Vitoria.

Un sacrifice dû à une gestion calamiteuse

En juillet 2023, les Metropolitans 92 n’ont qu’un joueur sous contrat, mais la LNB leur autorise de repartir en Betclic Elite. C’est aujourd’hui que cette mauvaise décision est payée, puisque Matthieu Gauzin n’est en réalité qu’un dommage collatéral d’un club qui part en lambeaux.

La LNB souhaitant se protéger et voulant pas voir une équipe faire forfait général, surtout les Metropolitans 92 déjà douteux il y a plusieurs mois, elle a donc refusé le transfert de Gauzin. La raison, une clause dont elle n’avait pas connaissance. Et pourtant, nombre de joueurs quittent les clubs de Betclic Elite et de Pro B tous les ans sans que cela ne pose de problème à personne.

Le syndicat des joueurs compte se saisir de cette affaire pour tenter de faire accepter le départ de Matthieu Gauzin à Nancy, surtout avec un contrat garanti pour la saison prochaine à la veille d’une Betclic Elite à seize équipes. Cependant, il semble compliqué de résoudre quoi que ce soit maintenant que la Ligue Nationale de Basket a mis son veto.

Pression des Mets 92 sur Matthieu Gauzin

Clou du spectacle, les dirigeants de Boulogne-Levallois ont tenté de mettre la pression à leur joueur. Le meneur de 22 ans a été convoqué et il lui aurait été dit que le club allait lui faire porter le chapeau de cette gestion catastrophique.

Encore un bel exemple de savoir-faire de ce club hors du commun.

Crédit photos : F.Blaise

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