ITW Wilson Jacques (Champagne Basket) : « Quand une équipe a besoin d’un leader, j’essaye de lui donner »

- 12 décembre 2023

Joueur phare du Champagne Basket cette saison, Wilson Jacques est en feu pour sa première campagne dans le championnat Espoirs Pro B (12,9 points et 13,4 rebonds de moyenne). Originaire de l’île de La Réunion, il espère en être un digne représentant.

Tu as commencé le basket en 2017 à 12 ans. Avant cela, tu jouais au handball. Comment s’est fait la « reconversion » ?
J’ai joué pendant près de dix ans au handball, donc je dirais qu’il y a eu de la lassitude. Puis je jouais aussi au basket au collège à La Réunion. La transition s’est faite au fur et à mesure de mon engouement pour ce sport.

En commençant le basket aussi tard, envisageais-tu sérieusement d’entamer une carrière dans cette discipline ?
Bien sûr, c’était l’objectif principal. C’est pour cette raison que j’ai passé 4 ans à l’INSEP, et que j’ai signé à Reims. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour devenir professionnel.
Tout s’est fait rapidement, l’ascension est venu assez vite. J’ai joué un an à La Réunion, un an dans le Nord, puis j’ai intégré cette superbe structure qu’est l’INSEP. Là-bas, j’ai pu voir ce qu’était vraiment le sport de haut niveau, ce que cela pouvait m’apporter.

Au Champagne Basket, on remarque que tu as explosé tes statistiques (4,9 points, 4,9 rebonds pour 7,4 d’évaluation). Quels sont les changements majeurs ? Châlons-Reims est une meilleure structure pour ta progression ?
Le changement c’est le championnat. Entre les Espoirs Pro B et la N1, il y a un gouffre conséquent car la N1 est un championnat professionnel contrairement aux Espoirs Pro B. Ce que j’ai appris à l’INSEP me permet aussi de performer ici à Reims.
Mon rôle est différent car à l’INSEP, j’étais dans un rôle défensif. En attaque, je faisais surtout des picks et des roll. Ici, on cherche un peu plus à me donner la balle, même dans les backdoor, on joue avec moi. C’est très intéressant.

 » J’aimerais devenir un pionnier du basket réunionnais « 

On peut lire que tu te démarques grâce à ta personnalité de leader vocal, et aimant faire le sale boulot. As-tu l’impression d’être différent des autres joueurs de ta génération ?
Je dirais que oui, un petit peu quand même. Pour pouvoir jouer au haut niveau, il y a énormément de personnes. Pour se détacher, il faut parfois faire ce que les autres n’aiment pas. C’est également cela qui m’a permis de pouvoir jouer à l’INSEP, de faire mes preuves.
J’ai comblé mon manque de technique par de l’engagement, de l’envie, de la dureté et un peu de baston.

Peu importe les équipes dans lesquelles tu joues, c’est ce qui te caractérise en tant que joueur ?
On peut dire ça. Quand une équipe a besoin d’un leader, même au niveau vocal, c’est ce que j’essaye de lui donner. Être celui qui pousse un peu les autres, ce n’est pas quelque chose qui me dérange vraiment. Si cela peut nous permettre d’atteindre nos objectifs et de gagner, ce n’est pas ça qui va me déranger.

Vivre à La Réunion a impacté ta carrière sportive ?
Oui, il y a eu un petit peu d’impact. C’était un autre environnement. Le mal du pays se fait ressentir un peu au début, quand t’es en face des palmiers, de la plage, de la mer… Face au froid de la métropole, c’est toujours un peu compliqué.
C’était au début, mais lorsque l’on a des objectifs clairs, on passe à autre chose.
Il y avait aussi l’envie de retrouver un autre basket. Il ne faut pas mentir, le niveau à La Réunion n’est pas fou. Je pense que j’avais déjà pas mal progressé, que je pouvais le montrer en métropole. Cela s’est avéré vrai.

Si on te parle de La Réunion, qu’est-ce que ça t’inspire ? Qu’est-ce que ça t’évoque ?
Je dirais que c’est chez moi (rires). Même si je n’y suis pas retourné depuis 5 ans, c’est la maison.

Tu aimerais devenir un pionnier du basket réunionnais ?
Un petit peu, car il est très peu représenté. Je me sens tout de même fier d’avoir commencé le basket là-bas. Si on me pose la question, je dirais qu’en quelque sorte, oui, j’aimerais devenir un pionnier du basket réunionnais.
Il y a des structures, des pôles qui sont très bien organisés. Je ne sais pas si j’y monterais un projet. Ça reste encore assez loin, peut-être que dans un avenir lointain, je lancerais quelque chose pour le basket réunionnais. Tout peut arriver.

Crédit photo : FIBA / David Billy / Champagne Basket

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