ITW Kenny Baptiste (Elan Chalon) : « La Pro B c’est la jungle »

- 19 juin 2023

Triomphant des Rémois en finale des Playoffs d’accession à la Betclic Elite, Chalon-sur-Saône va donc accompagner Saint-Quentin dans la montée. Parmi eux, Kenny Baptiste, fut l’un des atouts majeurs de cette équipe chalonnaise. L’ancien Manceau se livre aujourd’hui sur ce récent succès.

L’objectif de la montée a été atteint : quelle est la suite désormais ?
Exactement ! L’objectif principal c’était la montée. La suite, disons que ce serait de jouer le maintien en Betclic Elite pour l’Elan Chalon. Leur but sera de gagner le plus de matchs possible, et de rester le plus longtemps possible en première division.

Surpris dans la course à la montée par Saint-Quentin, quel était l’état d’esprit à l’abord des playoffs ?
L’état d’esprit, c’était tout pour la gagne. Même si nous ne sommes pas montés directement, les Playoffs nous ont permis de prouver que l’on méritait notre place en Betclic Elite, et que c’était vraiment nous les premiers. Maintenant, on a su le faire en remportant les playoffs.
Au départ, on s’est dit que ce n’était pas si grave puisqu’il y a les playoffs, puis c’est la vie, c’est le sport qui veut cela. On avait simplement un job à finir.

 » Je veux faire grandir le basket caribéen. « 

Dans une équipe avec du caractère (Antoine Eito, Savo Vucevic, Mickaël Gelabale…), quel était le discours ou l’attitude de ces trois figures pour vous pousser à aller au bout ?
Le mot d’ordre c’était de rester focus mentalement, et physiquement afin d’être prêt le jour de match, et ne pas se laisser emporter par le fait que nous ne sommes pas montés directement. Il y a les playoffs, donc c’est toujours important de rester focus, c’était le mot d’ordre.
Le groupe était très soudé, comme on a pu le voir lors des matchs. Avec les supporters aussi, nous étions très soudés.

Lors des playoffs, tu as assumé un nouveau rôle de titulaire suite au forfait de Mickaël Gelabale. Le vois-tu comme un signe du destin ?
J’étais déjà prêt quoi qu’il arrive. Disons que c’était un mal pour un bien. Ce que je me suis dis sur le moment, c’est qu’il fallait aider l’équipe, montrer ma valeur, que je pouvais jouer, contribuer à la victoire, mettre des stops et bien défendre.
Pour être clair et net, je pense pas non plus que j’aurais eu toutes ces responsabilités sans l’absence de Mickaël Gelabale (ce dernier a du mettre un terme à saison après un avc lors d’un entrainement). Il avait un vrai rôle, et je pense que lors des Playoffs, il l’aurait gardé, et il aurait même eu des responsabilités encore plus importantes. Malgré tout, c’est arrivé, c’est la vie.

Trois ans après ta première expérience en Pro B (Quimper), tu montes en Betclic Elite en ayant des responsabilités. Est-ce le moment de s’imposer en première division ?
Non pas vraiment, je me dis plus que ce qui doit arriver arrivera. J’ai bien travaillé pendant ces playoffs, j’ai aidé l’équipe. S’il y a d’autres opportunités à saisir, je n’y manquerai pas. Je préfère choisir le meilleur projet pour la suite de ma carrière.

En Pro B, penses-tu pouvoir faire mieux que ce que tu as montré, ou au contraire, tu as acquis le niveau requis pour la Pro B ?
Non, on peut toujours faire mieux. La Pro B c’est dur, c’est un niveau très relevé. C’est un championnat très physique, la Pro B c’est la jungle. S’il y a d’autres opportunités, il ne faut pas les négliger.

Repéré par Philippe Desnos, ayant lancé Nicolas Batum ou encore Alain Koffi dans le grand bain. T’es-tu senti comme un joueur spécial en arrivant au Mans ?
Pas du tout, j’étais en Guadeloupe, et je jouais au basket pour y jouer. Si je partais, je partais mais sinon tant pis je serais resté pour continuer à jouer au basket avec mes copains. Je ne me sentais pas spécial, j’étais heureux en Guadeloupe.
Au moment où il m’a emmené avec lui, je me disais pourquoi pas tenter une carrière professionnelle dans le basket. Au fil des années, tout s’est concrétisé. Avant cela, je m’amusais. Je me disais « c’est bien le basket, être avec mes amis aussi ».

Faire grandir le basket antillais est un objectif ?
Honnêtement, oui, ce serait un objectif. Je veux faire grandir le basket caribéen en général, mais plus antillais et guyanais. Je pense que l’on a les exigences et le potentiel pour cela. Il faut juste pousser d’avantage le premier pas. C’est-à-dire, pousser les clubs à se rendre sur place, à recruter ou aller voir les joueurs, voir le potentiel et essayer d’intéresser les joueurs à tenter un parcours en France.
Au fil des années, l’influence va monter, et ce sera bénéfique pour les îles de la Guadeloupe, Martinique et la Guyane.
Maintenant, il est vrai que nous ne sommes pas aussi développé par rapport à la France métropolitaine. Cela dépend des joueurs aussi mais c’est normal, on est plus petit donc il y a moins de monde qui jouent.
Mais il y a quand même du potentiel, par exemple à Cholet, il y a des joueurs de fou comme Lucas Dufeal, et beaucoup d’autres que je peux te citer qui évoluent à Gravelines ou au Mans.

Crédit photo : Enzo Geoffray / Charlotte Geoffray

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