Darel Poirier : « Mentalement je suis encore frais, les autres je ne sais pas »

- 29 mars 2023

Retrouvez les déclarations du match Nanterre92 vs Pau.

Eric Bartecheky (coach Pau) : « On a une équipe qui ne sait pas faire d’écart. Au mieux, on est au coude à coude. On explose dans le 4e QT. En défense, on se fait entre autre trouer par Justin (Bibbins) et d’autres situations. Défensivement, il y un QT pas bon mais en attaque on est inefficaces au possible (à 3 points, aux lancers-francs). Quand on cumule tout cela, c’est compliqué et on cède complètement dans le 4e QT et c’est fini.
On ne trouve pas de solution en attaque, on ne marque pas, on est en retard de l’autre côté, ça engendre de la frustration et on lâche. Le crédit est à donner à Nanterre qui joue bien et a trouvé la clé.
Le match qui comptait énormément et qu’on a raté, c’était Blois. Ici, on savait que ça ne serait pas simple. Limoges puis Monaco, forcément que c’est tendu. Tant que mathématiquement il y a de l’espoir… mais c’est compliqué. Dans le vestiaire, on évite les discours à chaud. On va analyser tout cela, il n’y a pas le choix.
Je n’espère pas que certains joueurs ont lâché mentalement. Les joueurs ont été dans l’intention. C’est plus la qualité sur le terrain qui nous manque. Je n’ai pas noté ça aujourd’hui. »

Darel Poirier (intérieur Pau) : « Je ne sais pas trop quoi dire. On a tous vu la même chose. Le momentum, on n’a pas su le faire tourner en notre faveur. Ils ont tué le match comme il fallait.
Mentalement je suis encore frais, les autres je ne sais pas. Il y a beaucoup de stress, de pression en interne. Le mental de certains joueurs a pu être touché. C’est que du basket, on fait ce qu’on aime, on n’est pas serein à la fin.
On fait 30-32 bonnes minutes, la pièce n’a pas tourné du bon côté.
Limoges ? Un derby ! Pour l’équipe, ça doit être bien de gagner un match comme ça. Je suis venu dans l’état d’esprit d’aider le club à se maintenir. Je ne comprends pas pourquoi je viens parler à la presse.
J’essaye de mettre mon ADN dans l’équipe. La semaine dernière je n’ai pas fait un bon match, j’étais concentré sur celui-ci. J’essaye d’apporter ma good vibe, ma positivité. »

Pascal Donnadieu (coach Nanterre92) : « Dans ce championnat, pas une équipe ne peut se permettre de se relâcher. On se rapproche de la fin du championnat et il y a beaucoup de détermination de part et d’autre. Pau est bâti avec des individualités de joueurs qui ont dominé le championnat, je pense à l’axe 1-5 Stockton-Chikoko. On savait que ça ne serait pas une partie de plaisir.
On peut considérer que l’entrée d’Hamady a été prépondérante. Il les a touché moralement, avec 2-3 contres d’affilée. Après, ça donne beaucoup d’euphorie, de rythme en attaque et ça nous a permis de nous lâcher. Il a fait 5-6 minutes exceptionnelles défensivement au 4e QT.
Justin Bibbins ? C’était acté qu’il jouerait. Je ne suis pas le roi de l’intox mais on voulait le cacher jusqu’au dernier moment, Eric le connaissant très bien. On a vu ce soir, pourquoi on a été tant en difficulté même si Ray et Ben ont des qualités. C’est un leader de par parce ce qu’il propose au niveau du basket et de ses attitudes. On parle beaucoup d’Hamady mais la pression défensive mise sur la remontée de balle de Stockton a été exceptionnelle. Ils ont eu du mal à mettre leurs attaques en place. C’était notre meilleur joueur à l’évaluation avant qu’il se blesse. Je sais tout l’importance qu’il a dans notre équipe.
Il s’est bien préparé. Il est prêt, la visite de contrôle a été faite. Il est opérationnel. Je ne voulais pas jouer avec la santé des joueurs. S’il n’était pas prêt, on n’aurait pris aucun risque. Sur ce que j’ai vu ce soir, s’il n’est pas à 100%, c’est une bonne nouvelle (rires).
J’ai senti 2-3 fois qu’il avait besoin de récupérer mais j’ai essayé de le coacher pour qu’il ne soit pas dans le rouge. Comme c’est un joueur intelligent, il m’a demandé quand il devait sortir. C’est un compétiteur né, capable d’oublier la fatigue. Au-delà de ce qu’il fait en attaque, il m’a impressionné défensivement dans le 4e QT après 3 mois d’absence.
Je tiens à dire que c’est la première fois depuis le début de la saison qu’on joue avec l’équipe constituée en juin. Cette configuration d’équipe n’avait jamais joué ensemble depuis le mois de septembre puisque Bastien s’est blessé très tôt.
Entre novembre et février, on s’entraîne à 7-8, il faut composer avec l’absence de l’un, de l’autre, c’est difficile de préparer des matches. C’est plus facile maintenant, au complet d’avoir des entraînements de qualité et de pouvoir mettre des choses en place. Je sais que c’est important d’avoir gagné ces deux matches. Il ne faut pas considérer que ce soir c’est terminé, même si c’est un grand bol d’air en battant 2 équipes qui luttent avec nous, avec le point average.
Cela fait deux matches où on est mené. Je sens quand l’équipe est prête à aller au combat même si elle est derrière au score. Je mentirais de dire que je n’étais pas inquiet à -2 mais je sentais qu’on faisait tout pour revenir et ne rien lâcher. Ce soir, très longtemps avec des très bonnes situations on ne met pas un tir. Ça prouve qu’on a progressé, avec des pourcentages 28% et 40% on aurait jamais gagné. On est maladroit, on rate des tirs ouverts à la pelle mais on est capable de gagner des matches. »

Hamady Ndiaye (intérieur Nanterre92) : « J’ai ressenti, comme d’habitude, que je devais amener ma défense, élever l’intensité. Dès que je suis entré, il fallait ramener de la défense et un peu de confiance, ça nous a aidé des deux côtés du parquet. Tout le monde s’est relevé.
Le retour de Justin ? Ça fait très plaisir, il est revenu un peu plus tôt mais on a toujours le même sur le terrain. Il va reprendre son rythme petit à petit, je ne me fais aucun souci pour ça. Il était présent partout, en attaque et en défense. Ça fait vraiment plaisir de finir la saison avec lui. On avait un projet en venant ici ensemble. Ça fait du bien de le retrouver sur le terrain, de retrouver un camarade avec qui on se comprend très bien sans avoir à se dire grand chose.
C’est son rôle en tant que meneur de l’équipe, d’être un des leaders. Il connaît bien sa position. Il était blessé mais ça ne veut pas dire qu’il ne faisait pas attention à ce dont l’équipe avait besoin. Il faisait attention aux détails, il l’a prouvé en dehors du terrain. Quand les choses n’allaient pas dans le 3e QT, on l’a ré-entendu, reprendre l’équipe, prendre le dessus. Il montre l’exemple à toute l’équipe, vocalement et défensivement. Ça donne envie à tout le monde de faire la même chose, on a besoin de ça.
Quand les choses ne vont pas bien, dans beaucoup de clubs on perd nos supporters et c’est un moment fait peur. On n’a pas eu un match cette année sans ressentir les supporters. Ça parle de famille Nanterre, de l’équipe, de l’environnement dans lequel on est, ça nous aide à garder le cap. Nos supporters sont là à fond, dédiés pour nous montrer qu’ils sont présents quoi qu’il arrive. On se prépare pour chaque match mais pas juste pour nous-même, pour la ville et ses supporters.
Avant le match de Nancy, contre Paris, on avait déjà changé le cap, l’équipe était un peu plus intense. Avoir nos supporters à l’entraînement, nous dire qu’ils sont là, c’est un plus mentalement. Comme je l’ai dit, ce n’est pas sauver nos carrières de joueurs mais le faire pour la ville, le club ».

Propos recueillis par Clément Bigois

Crédit photo : P.Ledez/ESSM

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